MARATHON de LA ROCHELLE 2010

marathon de LA ROCHELLE 2010***28nov2010***4h39’46 »

7763/2357/PERRIOT Hervé/04:40:08/VH1 2874/04:39:46

5414/7757/PENNEROUX J.Richard/4:04:09/VH1 2167/04:02:18

4904/2129/DELAGE Hervé/03:59:02/VH1 1992/03:58:42

667/1406/BROUARD Christian/03:08:57/VH2 52/03:08:37

C’est avec les grands moyens que je me rends à La Rochelle pour mon troisième marathon. Je pars à bord du CRIBRI2, le camping-car de luxe du BRT (Brouard Retraité Team). Tout est prévu pour la performance, chauffeur, repas pour le week-end,etc… Après une halte chez ce cher Serge ( c’est plus facile à écrire qu’à dire), en pleine barbouille, on arrive à destination en début d’après midi, après avoir écumé en vain les postes de la région à la recherche de la pièce de 10€ de collection. Après avoir récupéré le dossard au village marathon, on retrouve RV   (venu la veille) et Jean Richard pour un repas chaud et chaleureux au RIGOLETTO. Il fait déjà très froid et on se demande si on se fera mouiller par de l’eau ou de la neige: ce sera les deux mélées en début de course. A ce moment, je sais que je prendrai le départ mais je ne pense pas être capable de finir. Le camping-car est garé au départ, ce qui fait qu’on passe devant au 16eme et 20 eme kilo. Ma tendinite à l’insertion des grands droits ( des deux cotés) commence à s’atténuer, mais elle me fait encore un peu mal et je n’ai pas couru depuis un mois: mes chances sont minces de terminer mais je suis fataliste. Je partirais très doucement et surtout en essayant de ne pas aggraver ma blessure. Mon kiné me dit que prendre le départ serait du suicide. on verra…  Le SMS de Fofo au resto me fait chaud au coeur et me conforte dans mon choix. C’est, du reste le conseil de mon entourage  » essaie mais ne force pas. » On dîne de bonne heure, et vers 20h,on sort du resto pour une petite promenade digestive sur la ligne de départ, pour caler un rendez vous avec RV. JR partira dans le sas d’après, et les vétérants 2,3 et 4 partent au deuxième site de départ avec les féminines car « au moins les filles ne risquent rien avec eux ». Ca fait rire tout le monde sauf  Christian…  C’est donc dans la bonne humeur que l’on rentre se coucher.Pour ma part, je ne ressens pas l’excitation du marathon. Mon objectif 3h30 est oublié, et je cours pour du beurre  (de normandie bien sur) et surtout les huîtres promise à l’arrivée. C’est pour cette raison que je trouve le sommeil facilement. Ce n’est pas le cas de Christian, qui, jusqu’au départ, oscillera entre « mes chronos sont bons, je fais casser la baraque »  et, dans la même  minute, « il fait trop froid, c’est foutu ». Le dilemme se poursuit au matin, après le petit déjeuner, Christian tourne en rond, ne sachant pas comment s’habiller. On vient d’essuyer une bonne giboulée dans le camping-car. C’est l’heure du départ et on met un code en place avec Christian: si j’abandonne, je remonte le rideau de la fenêtre pour prévenir Christian lors de son deuxième passage. Je me suis couvert comme à l’entrainement, plus un sac poubelle, je ne ressens pas trop le froid. On se  souhaite bonne chance et je cours rejoindre RV sur mon site de départ.

Il est habillé comme un clodo avec ses vieilles frinques, ( qu’il jettera peu avant le départ) mais je le reconnais facilement à un détail: il m’aborde mais ne me demande pas d’argent. Grace à sa parfaite connaissance du terrain, on se place idéalement à 20m de la ligne. Derniers encouragements et c’est parti. Rv disparait rapidement ainsi que tous mes voisins: je ne suis pas à ma place parmi ces coureurs qui visent autour de 3h30. Je me laisse glisser tranquillement vers l’arrière. Au premier kilo, tout le monde regarde son chrono, pour contrôler son allure: je passe en 5’37 et j’entends les temps des autres ( 5’05; 5’11…). Ca colle: courez, courez, on n’est pas dans la même course. Ma seule préoccupation c’est mon bide. Pour l’instant, tout va bien. Le mec qui saute d’un avion sans parachute dit la même chose. Ce n’est pas rassurant, mais c’est tout à fait mon état d’esprit. Au 5eme kilo, le premier ravito arrive. Je prends le temps de m’arrêter, ce que je ne fais jamais, je m’alimente  beaucoup (banane, chocolat, abricot, raisin, eau, boisson énergisante…). Je n’ai aucune gêne, je m’étire, je regarde passer la course, je repars. Je ne me sens pas dans la course, mais plus comme un reporter en mission. Je « couvre » La Rochelle. Le camping-car arrive bientôt, tout va bien, que faire? A force de dire, on verra, je vois. Allez, je peux faire la petite boucle, je repasse devant dans 4 kilomètres. C’est vite avalé, alors?

Je fais quoi? Un peu de fatigue se fait sentir, mais 20 kilos après un mois d’arrêt, c’est normal. J’hésite toujours, mais un détail me traverse l’esprit. Je n’ai pas trouvé d’huîtres à acheter, je ne peux pas rentrer comme ça. J’ai une peluche pour Victoria et une écharpe pour Etienne, j’irai chercher les deux douzaines d’huîtres pour ma chérie!  Je passe le semi en 2h03, je peux finir avant la nuit. Désormais , je suis déterminé à finir, plus question de « participer »: je ne m’appelle pas Coubertin.

avant le départ


Bizarrement, c’est là que les difficultés commencent: la 2 eme boucle est commencée depuis peu, et je ressens les premières douleurs. Je me dis que c’est dans la tête: le tour, je viens de le faire, je vais le refaire. Je marche un peu malgré tout pour « m’écouter ». Ca va! Je repars mais chaque ravito est l’occasion d’une grande pause. Depuis le début, je me fais doubler ce qui me donne le loisir de parler à 6 « Gien marathon » et de faire quelques kilos avec Jordan, une « tête » de l’ASAB, que je connais. Dans la discussion, il m’avoue son objectif de record perso en moins de 4 heures. Je le recroiserai à l’arrivée, avec le sourire du devoir accompli. Son objectif me rappelle JR qui m’a peut être doublé dans ces moments là. Je ne l’ai, en tout cas, pas vu dans la course, ce qui aurait été sympa. C’est de plus en plus dur, les jambes et mon bide me lance: surtout,ne pas aggraver la blessure. Vtt Nohant m’attend au plus vite: avec ma prépa marathon, je n’ai pas roulé depuis le mois de mai. Je marche de plus en plus mais pas question d’abandonner si près du but. Je marche et je me masse le ventre ( ça serre à quoi?). Un chiffre résume la fin de course: une heure sur les 7 derniers kilos. Mais l’essentiel est ailleurs: le vieux port arrive, et avec lui mes huîtres. En plus, je récupère le coupe vent des 20 ans pour frimer à l’entrainement, un couteau à huîtres pour frimer au réveillon, un sac à chaussures pour frimer dans les vestiaires, un DVD pour frimer devant la télé et bien sûr la médaille pour frimer tout court.

l'arrivée à l'économie, pépère

Au bilan, aucun regret d’avoir pris le départ ( pas de blessures supplémentaires) , et la joie d’avoir participé au marathon de La Rochelle en signant mon plus mauvais chrono. Il est très bien organisé et il y règne une super ambiance, chaleureuse et conviviale, qui fait oublier qu’il ne fait pas toujours beau et chaud en novembre en vendée.  Ma blessure me rappelle que la course aux secondes est bien dérisoire et que la vraie victoire est de pouvoir continuer à assouvir sa passion et vivre sa vie…

Une Réponse to “MARATHON de LA ROCHELLE 2010”

  1. Bravo d’avoir osé terminé, il n’y a plus qu’a trouver l’entrainement adéquate pour le prochain défit.

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